5 textes bibliques pour comprendre la pauvretéExemple

Ceux qui vivent dans la pauvreté souffrent de manques dans la satisfaction de leurs besoins terrestres de base et sont vulnérables face aux injustices. Mais il y a une autre caractéristique importante de leur situation : l’isolement, la solitude, les relations abîmées ou brisées.

Cela ne signifie pas que toutes les personnes seules sont pauvres (sauf si on utilise le mot « pauvre » de façon imagée pour parler de « pauvreté relationnelle) ni que toutes les personnes pauvres sont seules (car il existe des communautés pauvres où règne une grande solidarité). Mais il faut être conscient du fait que la rupture des relations peut conduire à la pauvreté et inversement que la pauvreté peut renforcer l’isolement.

C’est ce que dit Proverbes 19.7. Il est à la fois réaliste, dur et triste. Pourquoi les frères du pauvre le haïssent-ils et ses amis s’éloignent-ils de lui ? Parce que le pauvre ne peut pas vous « revaloir » ce que vous faites pour lui. Il ne peut pas rentrer dans les relations de « donnant/donnant » qui caractérisent beaucoup (trop) la vie en société. Ce n’est pas « rentable » de le fréquenter. Proverbes 14.20 souligne, montrant l'autre face de la même vérité, que si le pauvre est haï même par son proche, ceux qui aiment le riche sont nombreux.

Les figures types du pauvre dans la Bible sont la veuve, l’orphelin et l’immigrant. Ils sont mentionnés dans plusieurs textes, par exemple Deutéronome 24.17-22 ou Jérémie 22.3. Or pour chacune de ces trois catégories de personnes une relation clé a été abîmée ou brisée : la veuve a perdu son mari ; l’orphelin son père ; l’immigrant est plus ou moins isolé par rapport à la communauté dont il est originaire.

Tout cela suggère que si celui qui vit dans la pauvreté a besoin de recevoir de quoi combler ses besoins de base et d’être protégé face aux risques d’injustices, le travail à long terme avec les personnes en situation de pauvreté nécessitera souvent la restauration des relations. Cela demande une implication personnelle mais aussi un effort pour retisser le lien social défait : il faut visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions dit Jacques 1.27.

La manière dont Jésus entrait en relation avec les personnes (souvent marginalisées) qui se trouvaient sur son chemin est certainement la source d’inspiration la plus importante pour nous ici. On peut penser à la façon dont il a vu la veuve de Naïn, dont il a eu compassion d'elle et lui a dit : Ne pleure pas ! avant de s'occuper concrètement de sa situation (Luc 7.13). Regardons-le, lui, et essayons de le refléter avec les personnes que Dieu mettra sur notre chemin.