Jour 3 La foi et les œuvres devant l’obstacle

Marie de Magdala revient à la tombe avec Pierre et Jean. Après avoir constaté la vérité de ses propos, les disciples retournent chez eux (Jean 20, 10).

Mais Marie...c’est ainsi que débute le verset 11. Elle n’a pas encore pleinement compris (eido) et est déterminée à découvrir ce qu’il est advenu du corps de Jésus. Pour elle, le meilleur endroit pour comprendre est devant la tombe vide.

Elle se tient là depuis un moment (comme l’indique la conjugaison du verbe «se tenir») et elle pleure. Marie de Magdala exprime son chagrin de manière bruyante, en pleurant avec des cris, comme cela se faisait à l’époque pour évoquer un deuil. Et ce faisant, elle regarde dans le tombeau, comme l’a fait Jean quelques versets plus hauts.

Son incompréhension, son chagrin, peut-être sa frustration, la poussent à chercher, pour comprendre et mieux appréhender ce qui s’est passé.

Elle observe et voit deux anges. Comme l’indique le verbe «voir» (theoreo), elle observe et devient spectatrice.

Puis s’ouvre un dialogue entre Marie de Magdala et les deux anges. Elle parle avec eux comme s’il s’agissait d’une expérience normale, sans distinguer qui ils sont.

Or, le mot leukos, traduit généralement par «blanc», possède deux significations. La première : «brillant», «éclatant» et la seconde «blanc».

La luminosité du vêtement de ces hommes ne semble pas attirer l’attention de Marie de Magdala qui répond à leur question en expliquant qu’elle ignore où le corps de Jésus a été transporté.

Puis, se retournant, elle «observe» Jésus (toujours le verbe theoreo), mais elle ne sait pas (eido) que c’est Lui. Elle ne possède pas encore la plénitude de la connaissance, de la compréhension quant à la résurrection du Seigneur. Et cette méconnaissance n’est pas récente, car la conjugaison du verbe indique une antériorité.

Marie de Magdala a entendu Jésus parler de sa résurrection, mais sans la comprendre.

Le parcours de Marie de Magdala est commun à chacun de nous : la rencontre avec Jésus, la délivrance opérée par Jésus et le chemin avec Jésus.

Le chemin peut être comparé à un voyage en barque. Pour que celle-ci suive le bon itinéraire, il faut que les deux rames fonctionnent complémentairement l’une à l’autre.

Il y a la rame de la foi qui doit grandir, se fortifier et celle desœuvres qui doit toujours porter des fruits dignes du Seigneur.

Nul doute que Marie de Magdala, en suivant Jésus a nourri sa foi. Et parallèlement, elle a produit desœuvres, dont celles qui nous sont relatées, comme qu’elle Lui a fournie ainsi qu’à ses disciples.

Cependant, l’événement traumatique de la crucifixion et de la mort de Jésus semble l’avoir figée dans la peine et le seul souci de «retrouver» le corps de son Seigneur.

Comme cette femme, tu as rencontré Jésus, tu as été délivré de tes péchés et de ta vaine manière de vivre (1 Pierre 1, 17-21).

Mais un obstacle surgi sur ton chemin te tétanise peut-être au point que tu ne sais plus avancer dans ta foi. Tu dois passer à l’étape suivante, mais tu ne la discernes pas et tu préfères chercher ce qui n’est plus.

Ne te laisse pas retarder par ce besoin de demeurer dans ce que tu connaissais. Ta foi doit s’enraciner davantage en Jésus et cela nécessite de lâcher prise et d’avancer vers ce qui pour toi est inconnu, mais est entièrement maîtrisé par Dieu.

Sans racines, ta foi s’épuisera et tes œuvres disparaîtront. Attache-toi au Seigneur de tout ton coeur.

Et souviens-toi :

Tout comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans œuvres est morte. Jacques 2, 26.

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