Jour 2 La constance dans les œuvres

On retrouve Marie de Magdala devant la croix sur laquelle Jésus agonise (Matthieu 27, 56; Marc 15, 40; Jean 19, 25), puis assise en face du tombeau dans lequel le corps du Seigneur est déposé (Matthieu 27, 61). Elle assiste à ces événements sans prononcer une parole.

Ensuite, Marie de Magdala revient devant la tombe le dimanche matin, très tôt (Jean 20, 1-2). L’adverbe présent dans le texte grec (proï) est souvent associé à la 4e veille de la nuit, soit la période allant de 3 h à 6 h du matin (cf. Marc 13, 35). Elle désire s’occuper de certaines choses laissées en suspens en raison du début du shabbat. Sa présence matinale indique qu’elle veut préparer le corps de Jésus selon les nécessités de la loi (Luc 23, 55 à 24, 1) dès le lever du soleil, marquant la fin du shabbat.

Malgré l’obscurité, elle discerne que la pierre qui scellait le tombeau a été écartée. Marie est troublée. Son réflexe est de courir vers Pierre et Jean pour les en informer et dire nous ne savons pas où ils l’ont placé (Jean 20, 2). Sans doute, comme nous le lisons dans Marc 16, 1 est-elle accompagnée de la femme de Clopas et de Salomé ou d’autres femmes.

Marie de Magdala, comme nous le verrons plus tard, n’associe pas les annonces de Jésus sur sa résurrection avec le tombeau vide. Il est possible qu’elle pense aux pillages des tombeaux qui sont fréquents à l’époque, comme en témoigne l’accusation juive selon laquelle les disciples auraient volé le corps de Jésus (Matthieu 27, 62 à 66 et 28, 11-15). Car, elle n’a pas encore acquis la plénitude de la connaissance.

Les quatre évangélistes font de cette femme l’un des premiers témoins de la résurrection. Si Jean ne parle pas de ses compagnes, les synoptiques la mentionnent toujours en premier. Cela peut refléter le fait que l’Église primitive se souvenait qu’elle avait été le premier témoin du Christ ressuscité, précédant même Pierre à cet égard. Si son témoignage n’a pas été souligné dans la prédication primitive, comme c’est le cas de celui de Pierre, c’est probablement parce que le témoignage d’une femme n’était pas d’un grand intérêt public, voire était discrédité ou rejeté.

Nous avons découvert Marie dans les débuts du ministère de Jésus. Nous la retrouvons à la mort du Seigneur. Que s’est-il passé pour elle durant les trois années qui viennent de s’écouler? Nous l’ignorons.

La seule chose qui nous est rapportée c’est la constance discrète de Marie à servir Jésus. Jusque dans les terribles événements allant de l’arrestation à la mise au tombeau du Seigneur.

Elle ne comprend pas tout, mais elle persévère. En tant que femme, la société la décrédibilise, pourtant elle poursuit son action silencieuse et discrète, fondée sur l’amour qu’elle porte à son Seigneur.

Qu’en est-il de tes actions, de tes œuvres depuis que tu as rencontré Jésus? Persévères-tu même dans la discrétion? Ou l’absence de reconnaissance de la part des Hommes, a-t-elle mis un frein à ton engagement? Le rejet de certains t’a-t-il blessé au point que le découragement t’a coupé toute initiative de service?

Peut-être souhaites-tu tout comprendre avant d’agir?

Considère l’exemple de Marie de Magdala. Sa connaissance (ginosko) a grandi au fur et à mesure de sa vie discrète à la suite de Jésus. Elle ne possède pas encore la plénitude dans la connaissance (eido), mais tu verras demain qu’elle y arrivera. Faisant fi des obstacles, elle a fait preuve de constance et de fidélité. Ainsi, Dieu l’a honorée en lui accordant d’être le premier témoin de la résurrection.

Sa foi a porté des fruits. Et la tienne ?

Que les œuvres soient discrètes ou visibles par un grand nombre de personnes, n’oublie pas :

Tout comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans œuvres est morte. Jacques 2, 26.

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