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Esther grec Introduction

Introduction
Le livre d'Esther en hébreu captive par son intrigue et ses personnages bien typés : Xerxès le superbe, Haman le méchant, Mardochée le juste, Esther, fidèle et courageuse. Les traducteurs juifs de langue grecque ont pris la liberté de proposer un récit amplifié. Le livre d'Esther en grec est donc plus long d'environ la moitié. La psychologie des personnages est développée et les interventions de Dieu deviennent évidentes.
L'essentiel
La trame des événements reste la même. Les différences portent d'abord sur les noms propres : ainsi Xerxès devient Artaxerxès, Vasti, la première reine, devient Astine, etc. Elles concernent surtout le style et la composition du drame : outre de brefs ajouts, six longs compléments réorientent le sens du récit. Ils sont désignés ici par des lettres de l'alphabet.
Les compléments A (avant Est 1.1) et F (après Est 10.3) encadrent le récit par la description puis l'interprétation d'un songe de Mardochée. Ils fournissent une interprétation religieuse des événements.
Les compléments B (entre Est 3.13 et 3.14) et E (entre Est 8.12 et 8.13) donnent le texte du décret d'extermination des Juifs et celui de la lettre qui cherche à en contrer les effets.
Au centre du récit, le complément C (après 4.17) rapporte les prières que Mardochée et Esther adressent à Dieu.
Enfin, le complément D amplifie le récit d'Est 5.1-2 et dramatise avec émotion l'intervention de la jeune femme auprès du roi.
Le sens du récit est modifié. À la différence du livre hébreu, le livre grec mentionne désormais explicitement Dieu à de multiples reprises. Il n'y a pas de fatalité. Dieu intervient dans l'histoire des êtres humains, aussi tourmentée soit-elle. Il sauve, mais avec notre collaboration : les prières et les actes courageux d'Esther et de Mardochée deviennent pour nous des exemples à imiter.
Comme le livre d'Esther en hébreu, il s'agit d'un récit destiné aux Juifs qui vivent en « diaspora », c'est-à-dire dispersés dans des pays étrangers. Selon le post-scriptum (Est F.11), il a été terminé vers 114 (ou 77) avant J.-C. Les temps ont changé. Même si l'hostilité ambiante n'a pas disparu, les Juifs affrontent plutôt la brillante culture grecque. Jusqu'où peut-on s'assimiler sans perdre son originalité et son identité ? Jusqu'à quel point les non-croyants prennent-ils part au projet de Dieu ? Ces questions n'ont pas perdu leur actualité.
Dans la tradition juive, il existe une ancienne méditation – ce qu'on appelle un midrach (de la racine hébraïque “chercher, creuser, expliquer”) – qui fait le lien entre le juste persécuté du psaume 22 (21) et la démarche d'Esther selon Est 5.1 en hébreu : en franchissant l'interdit, elle risque sa vie pour le salut du peuple. Le récit grec, ici appelé « complément D », va dans la même direction. Il déploie les pensées intérieures de la jeune femme et nous fait partager son angoisse. La scène sera peinte de nombreuses fois, en particulier à partir du 16e siècle. Véronèse, Tintoret, Rembrandt ont laissé des toiles somptueuses. La même scène est le pivot de la pièce de Racine Esther (1689) et de l'oratorio de Haendel qui s'en inspire (1718).
Pour aller plus loin
Le livre d'Esther grec fait partie des livres de l'ancienne version grecque de la Bible dite « Septante ». Au moment de constituer la liste de leurs Écritures saintes, les rabbins lui ont préféré le livre d'Esther en hébreu – la plupart des Bibles protestantes également (voir La Bible, son unité, sa formation, son texte). Les Bibles catholiques et orthodoxes, par contre, suivent en général le livre grec. Le fait qu'il existe ainsi deux grandes versions de la même histoire montre que le message importe plus que le texte, lequel peut s'adapter à divers publics.

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