Siracide Introduction
Introduction
Le livre nous a été transmis en grec sous le titre Sagesse de Jésus, fils de Sirac – en abrégé : Siracide. En fait, le nom hébreu de l'auteur est Yechoua ben Sira. La tradition occidentale parle de l'Ecclésiastique car l'Église (en latin ecclesia) a utilisé l'ouvrage pour la catéchèse.
L'essentiel
Maître de sagesse, Ben Sira (“le fils de Sira”) a vécu à Jérusalem. Au début du 2e siècle avant J.-C. (entre 200 et 175), il a rassemblé en hébreu des instructions que son petit-fils a traduites en grec à Alexandrie un demi-siècle plus tard.
Après le prologue du petit-fils, l'ouvrage enchaîne trois séries d'enseignements : 1.1–24.34, puis 25.1–33.18 et enfin 33.19–42.14. Les deux premières séries ont la même conclusion sur la peine prise par l'auteur (24.34; 33.18). La troisième s'achève en évoquant la mort et la réputation qu'on laisse. Une quatrième partie (42.15–51.30) invite à louer le Seigneur pour son œuvre dans la création et dans l'histoire d'Israël – qui va de l'ancêtre légendaire Hénok (Gen 5.21-24) au récent grand-prêtre Simon – et elle se conclut par une prière très personnelle.
La sagesse traditionnelle avait été remise en cause par les livres de Job et de L'Ecclésiaste. Ben Sira, lui, renoue avec la conception du livre des Proverbes : il est sûr de la valeur de l'ancienne tradition et certain qu'en définitive les bonnes actions sont récompensées par Dieu. Par ailleurs, dans un monde en plein bouleversement, il cherche à convaincre ses contemporains que le patrimoine littéraire et religieux d'Israël n'a rien à envier à la culture hellénistique. Cela a dû séduire son petit-fils et nous incite à faire dialoguer la Bible avec la culture d'aujourd'hui. Enfin, il insiste sur la nécessité de reconnaître humblement l'autorité du Seigneur. Cette attitude, pleine de respect et d'affection, permet des choix de vie et développe l'accueil des autres, la bonté, la joie, l'intelligence, etc. L'insistance de Ben Sira est un appel pour nous. Il y a là, en germe, l'amour de Dieu et du prochain tel que les chrétiens essayent de le vivre. Bien que rédigé originellement en hébreu, l'ouvrage n'a pas été admis dans la liste officielle des Écritures juives. Cependant, selon le Talmud, plusieurs rabbins du 4e siècle de notre ère en appréciaient la lecture. À la même époque, en christianisme, Jean Chrysostome l'accepte et Jérôme de Stridon le refuse (du moins pour un temps). La méfiance tant de la part des Juifs que de Jérôme a incité les protestants à le mettre en marge de leur canon. Pour les orthodoxes et les catholiques, il fait partie des livres « deutérocanoniques » reconnus (voir La Bible, son unité, sa formation, son texte).
Pour aller plus loin
L'histoire de la transmission du livre est compliquée. Le texte hébreu a été longtemps perdu. En grec, il a connu deux éditions, une courte (celle du petit-fils) et une longue. C'est l'édition courte qui a servi ici de guide. L'édition longue, effectuée aux alentours de l'ère chrétienne, est citée ici en note ; il en existe une version latine et une version syriaque. En 1896 au Caire, puis à Qumrân à partir de 1947, on a redécouvert des fragments du texte hébreu, mais ils ne sont pas toujours identiques entre eux. Tout ceci rend une édition scientifique difficile. Insistons sur un point concernant l'au-delà et la vie future. Ben Sira lui-même ne s'engage pas. Cependant, l'édition longue du texte grec place les choix de vie dans la perspective du jour du jugement, quand la lumière éternelle se séparera des ténèbres (17.19,26; 24.22, etc). Une telle position rejoint celles que les pharisiens et les premiers chrétiens défendront au 1er siècle de notre ère.
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