Nombres Introduction
Introduction
Le titre vient du grec arithmoï (“nombres”) car le livre commence par le recensement des hommes d'Israël sortis d'Égypte (1) ; plus tard, leurs enfants font l'objet d'un second recensement avant l'entrée en terre promise (26). Entre les deux, il s'écoule quarante ans où une génération meurt et une autre naît.
L'essentiel
Le titre hébreu est bamidbar (“dans le désert”). En effet, le désert est le décor unique d'une longue marche rythmée par trois lieux : le désert du Sinaï, le campement de Cadesh, les plaines de Moab. Au Sinaï (1.1–10.10), le premier recensement est suivi de l'organisation du peuple en armée autour du sanctuaire démontable confié aux lévites. Cadesh (10.11–25.17) semble l'étape principale d'une errance marquée par des épreuves : la manne, l'autorité de Moïse, l'eau, la peur devant des populations étrangères ou bien devant la terre promise elle-même. Dans les plaines de Moab (26.1–36.13), Moïse veille à ce que la nouvelle génération ne répète pas les fautes du passé alors que se profile la conquête de Canaan.
Par la mention du Sinaï, le livre des Nombres est relié à la fin de l'Exode et, par les plaines de Moab, au Deutéronome. À Cadesh, il prolonge le livre du Lévitique en précisant le rôle des prêtres et des lévites.
Le tournant de l'histoire est la décision prise par le Seigneur d'éprouver son peuple quarante ans dans le désert (13–14). De cette longue période, peu d'épisodes émergent mais le Nouveau Testament s'en souviendra : la manne (Jean 6.36,49), la révolte de Coré (Jude 1.11), l'eau du rocher (1 Cor 10.4), le serpent de bronze (Jean 3.14), Balaam et son ânesse (2 Pi 2.15). L'art chrétien et la littérature ne manqueront pas de s'en emparer. À part la révolte de Coré, ils sont présents dès les antiques sépultures comme des signes du salut divin (3e et 4e siècles). Dans le judaïsme, c'est de la prophétie sur « l'astre » (Nomb 24.17) que viendrait l'étoile à six branches appelée, en hébreu, maguen Dawid.
Malgré un style répétitif, le lecteur d'aujourd'hui sera sensible aux thèmes de l'errance et de la faute. Il peut méditer divers portraits : celui d'un peuple auquel la liberté fait peur, qui se plaint et regrette le passé, celui de Moïse fatigué mais attaché à Dieu et à son peuple, celui de Dieu, enfin, qui, fidèle à sa promesse, considère ce peuple ingrat comme le sien et marche avec lui.
Pour aller plus loin
À première lecture, l'ouvrage est composé de divers éléments : longues listes de noms, règles cultuelles et sociales diversifiées, préparatifs détaillés de l'installation en Canaan. De plus, les règles sont articulées tant bien que mal sur les récits de révolte contre Moïse, Aaron ou le Seigneur. Pourtant, un œil attentif remarque que tout s'organise autour d'un fil rouge : la sainteté de Dieu et, par contraste, le péché d'Israël. Certains épisodes semblent répéter le livre de l'Exode : les dons de l'eau, de la manne et des cailles, la bataille contre les Amalécites, le poids de la charge de Moïse. Le regard est néanmoins très différent : là où le livre de l'Exode insiste sur la bienveillance du Seigneur, le livre des Nombres met en relief la faute volontaire du peuple et ses conséquences.
Situés avant l'entrée en terre promise, ces événements sont présentés de telle sorte qu'ils servent d'exemples pour les croyants de toutes les générations. Recueillis et mis en forme après l'exil, aux 6e et 5e siècles avant J.-C., on y discerne l'influence du groupe des prêtres qui ont voulu alors redonner son identité au peuple d'Israël et montrer l'importance de l'obéissance au Seigneur. Alors que le don de la manne a cessé, le Seigneur reste présent à la fois par sa parole (autrefois portée par Moïse) et par son sanctuaire (sur lequel veillait Aaron, modèle de tous les prêtres).
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