Job Introduction
Introduction
« Il y avait au pays d'Ous un homme du nom de Job… » (1.1). Curieusement, ce pays est hors de la terre d'Israël, Job n'est pas juif, et le livre n'évoque nulle part la Torah (la Loi, ou enseignement de Moïse), l'alliance ou l'histoire d'Israël. Mais c'est bien du Seigneur, Dieu d'Israël, qu'il est question. Car il est le Dieu de tous les êtres humains.
L'essentiel
Le prologue du livre raconte comment Job, homme juste et très attaché à Dieu, est mis à l'épreuve avec l'accord du Seigneur. Il perd sa fortune, ses enfants et jusqu'à sa santé. Trois amis viennent partager sa douleur (1–2). Au début, Job bénit Dieu, puis, désespéré, il maudit le jour de sa naissance.
Dans une longue première partie du livre, Job et ses amis discutent (3–31). Tout commence par un monologue poignant où Job crie son innocence (3). Les amis, Élifaz, Bildad et Sofar, interviennent alors trois fois (4–11; 12–20; 21–27). Ils cherchent une cause au mal. Job proteste : son sort est injuste, l'injustice fait partie de la condition humaine et Dieu semble loin. En finale, sa plainte bute sur le mystère de la Sagesse (28) et, dans un dernier monologue, il redit son innocence (29–31).
Dans la deuxième partie, un nouveau venu, Élihou, prend la parole (32–37). Selon lui, on ne peut comprendre Dieu et la souffrance doit avoir un sens.
Dans la troisième partie, le Seigneur, silencieux jusqu'à présent, se manifeste (38.1–42.6). Au lieu de répondre aux questions, il rappelle sa puissance créatrice et défie Job. Alors, avouant ignorer qui est Dieu, Job adopte une attitude d'humilité et se console.
L'épilogue retourne la situation (42.7-17) : le Seigneur affirme que seul Job a correctement parlé de lui ! De plus, il lui rend le double de ce qu'il avait perdu au début de l'épreuve.
En dehors du prologue et de l'épilogue, le style du livre est d'une poésie somptueuse. Répétitive, avec beaucoup d'images, elle intimide. Chaque nouvelle affirmation est reprise en des mots différents où le sens s'approfondit. Il nous faut accepter de lire lentement pour découvrir la beauté du texte et la force de son message.
Rédigée sans doute au 5e siècle avant J.-C., c'est une œuvre de débat. À la recherche d'une cause aux malheurs, les discussions entre Job et ses amis ne manquent pas de grandeur. Elles n'ont pas de solutions définitives. Reprises par trois fois, elles nous montrent qu'il faut s'interroger sans cesse, revoir sans cesse nos conceptions de la vie, du monde, de Dieu et de la foi : au fond, pour quelle raison aimons-nous Dieu ? De plus, la souffrance est toujours un scandale et Dieu n'y est pas indifférent. Les évangiles raconteront que, de l'agonie jusqu'à la croix, Jésus l'a traversée et, comme Job, il a crié.
Livre « le plus sublime » de l'Ancien Testament selon Paul Claudel, il est l'objet de lectures multiples. Modèle de foi pour les Pères de l'Église et le Coran, Job est l'image du Christ souffrant dans une grande partie de l'art occidental. Puis il est devenu l'image de tout être humain dans la détresse et la formule « pauvre comme Job » est passée dans le langage courant. On en a fait aussi le symbole de l'être humain révolté. On y a vu la dimension tragique ou absurde de l'existence. Pour l'écrivain juif Élie Wiesel (1928-2016), Job est le porte-parole du peuple juif face à la Shoah, criant « Pourquoi ? ». Aujourd'hui, la question du mal n'en finit pas de monter vers Dieu autrement. Elle nous engage à soigner les blessures et à lutter.
Pour aller plus loin
Venus de divers endroits du Proche-Orient, Élifaz, Bildad et Sofar représentent une sorte de sagesse traditionnelle et universelle : les bonnes actions sont récompensées et les fautes sont punies (voir, par exemple, Ps 1; 112; Prov 10–11; Sir 16.12-14). Tout cela est remis en cause : Job n'est coupable en rien, ce qu'il subit n'est donc pas une punition. Dès le deuxième millénaire av. J.-C., des sages d'Égypte et de Babylone avaient buté sur la souffrance des innocents. En dehors du livre de Job, la Bible y revient avec le juste persécuté (Ps 22; 88), le mystérieux serviteur du Seigneur défiguré (És 53) et Jésus crucifié.
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