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Esdras Introduction

Introduction
Pendant longtemps, les deux livres d'Esdras et de Néhémie ont été reçus comme un seul ouvrage. C'est tardivement, à partir du 3e siècle de notre ère, qu'ils ont été dissociés, le premier plutôt centré sur Esdras et le second sur Néhémie. Les événements rapportés se déroulent sous la domination perse, de la fin du 6e siècle à la fin du 5e siècle avant J.-C.
L'essentiel
Le début d'Esdras reprend la fin de 2 Chroniques 36 avec un décret de Cyrus, roi de Perse, autorisant les exilés à revenir à Jérusalem. Commence une première partie du livre (Esd 1–6). Cyrus fait restituer les objets de culte du temple (également appelé « maison du Seigneur » ou « sanctuaire »). Une vingtaine d'années après, malgré bien des oppositions, le temple est reconstruit. Émergent les personnalités du gouverneur Zorobabel et du grand-prêtre Josué.
Esdras apparaît dans la deuxième partie du livre (Esd 7–10). Prêtre et spécialiste de la Loi envoyé de Babylone, il veut reconstruire la communauté des rapatriés autour de l'écoute et de la pratique de la Torah (la Loi ou l'enseignement du Seigneur). Soucieux de l'identité juive, il demande d'écarter les épouses étrangères – celles-ci adoraient d'autres dieux, ce qui risquait d'entraîner le peuple d'Israël vers l'idolâtrie.
L'activité de Néhémie, haut fonctionnaire venu de Suse, la capitale perse, couvre le livre qui porte son nom (Néh 1–13) : la muraille de la ville est relevée et des questions sociales sont résolues, telles que la pauvreté du peuple, le respect du sabbat et, de nouveau, le renvoi des épouses étrangères. Au milieu de tout cela, Esdras fait lire solennellement la Torah, le livre de l'enseignement du Seigneur, devant une foule bouleversée (Néh 8–9).
La première partie est écrite non seulement en hébreu mais en araméen (Esd 4.8–6.18; 7.12-26), langue administrative devenue langue du peuple. C'est une manière de prendre acte de la nouvelle situation d'Israël dans son propre pays. Les autres parties paraissent utiliser des récits autobiographiques d'Esdras et de Néhémie, ce qui donne à l'ensemble un ton personnel et engagé.
Sans doute rédigé au 4e siècle av. J.-C., l'ouvrage revient plus d'un siècle en arrière. Les rapatriés ont vécu une sorte d'exode et connu des difficultés en s'installant sur la terre de leurs ancêtres. Ils ont dû se distinguer tant des Samaritains que de la « population du pays » qui n'a pas été exilée. La construction de la communauté a alors reposé sur un triple mot d'ordre : un temple, une Torah, une terre ! Entre le début d'Esdras (fin de l'exil) et la conclusion de Néhémie (achèvement de la restauration), la lecture de la Torah constitue un épisode clé.
L'identité juive ici dessinée est faite de choix radicaux. Certains sont libérateurs, comme le respect du sabbat, d'autres plus surprenants, comme la mise à l'écart des épouses étrangères (le livre de Ruth semble d'ailleurs la mettre en question). Ce qui est premier est néanmoins la Torah ou l'enseignement de Moïse, avant même la possession du pays ou le culte. Son étude est un élément essentiel du judaïsme jusqu'à aujourd'hui. Elle demeure capitale pour les chrétiens car Jésus n'est pas venu supprimer la Loi mais lui « donner tout son sens » (Matt 5.17).
La lecture de la Torah par Esdras rappelle la lecture du livre de l'alliance par Moïse dans le désert (Ex 24) ou par Josias à Jérusalem (2 Rois 23). Cela pose la question toujours actuelle de la place reconnue aux Écritures : quand et comment les écoutons-nous pour que leur écoute transforme notre vie ?
Pour aller plus loin
La chronologie des événements est discutée. Historiquement, l'activité de Néhémie serait à placer avant celle d'Esdras. Le choix rédactionnel de les inverser montrerait que la Torah prime sur la politique.
Indissociable de la Torah, Esdras est une personnalité comparable à celle de Moïse selon la tradition juive. De plus, en lui se rejoignent les qualités du spécialiste de la Loi et la dignité du prêtre descendant d'Aaron. Il apparaît dans plusieurs ouvrages apocryphes. Le 3e livre d'Esdras est inspiré des Chroniques et d'Esdras (on y trouve une belle légende sur Zorobabel). Un écrit apocalyptique, le 4e livre d'Esdras, le place parmi les prophètes visionnaires comme Daniel : il aurait dicté à cinq secrétaires les vingt-quatre livres de la Bible juive mais aussi soixante-dix autres réservés à des initiés ! Pour les historiens, la figure est énigmatique mais, pour les croyants, elle a un prestige sans égal.

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