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Ézékiel Introduction

Introduction
“Que-Dieu-rende-fort” est sans doute le sens du nom d'Ézékiel. Il était prêtre et il a exercé une mission de prophète entre 593 et 571 avant J.-C. au pays de Babylone. Déporté lors de la première prise de Jérusalem par les Babyloniens (597 avant J.-C.), il évoque la deuxième prise de la ville (587 avant J.-C.). Son livre se donne comme le récit d'une expérience personnelle et bouleversante.
L'essentiel
Tout commence par une expérience spirituelle forte, une sorte d'extase (1–3). Quelque part au pays de Babylone, Ézékiel est pris dans une vision grandiose de la gloire divine et il reçoit l'appel à être prophète. Les images transmises par l'écrit sont riches et complexes, transportant le lecteur dans un univers inhabituel.
La première partie du livre (située avant 587) annonce le châtiment du royaume de Juda (4–24). Se mêlent prophéties (ou oracles), visions, actions étranges qu'il faut interpréter. Ézékiel voit en particulier la gloire du Seigneur quitter le temple de Jérusalem, souillé par le culte des idoles (8–11). Dans une histoire symbolique, imagée, Jérusalem est une jeune fille élevée par Dieu qui s'est rebellée et prostituée (16). Ce premier ensemble se termine par un deuil : alors que meurt sa femme, Ézékiel se tait, attendant la fin de Jérusalem (24.15-27).
Dans une sorte d'intermède, le Seigneur se tourne contre les peuples étrangers. Il les juge pour les malheurs qu'ils ont fait subir à son peuple (25–32).
« La ville est tombée ! » La deuxième partie du livre (située après 587) chante alors l'espérance (33–48). Ézékiel se remet à parler. Une première section montre le Seigneur guider lui-même son peuple, redonner courage, restaurer l'alliance, réunifier le peuple divisé (33–39). Dans une deuxième section, sur la terre d'Israël où chacun a sa place, la gloire du Seigneur revient habiter le temple nouveau aux proportions harmonieuses, source de toute vie (40–48). « Le Seigneur-est-là » sont les derniers mots du livre.
La poésie du livre est riche. Difficile à saisir en hébreu et à traduire, elle a pu être surchargée par des disciples. Elle est cruelle pour dénoncer la religion corrompue. Elle est sublime pour décrire un avenir d'espérance. C'est pourquoi Victor Hugo considérait Ézékiel comme un génie à l'égal d'Ésaïe.
Les images sont fortes. Au début, le prophète mange un livre doux comme le miel (3.1-3) ; Jean, dans ses visions de l'Apocalypse, s'en souviendra (Apoc 10.9-11). L'image du cœur renouvelé (11.19; 36.26) revient dans le Psaume 51 (50). Dans l'évangile de Jean, Jésus est le nouveau temple (Jean 2.18-22 ; comparer Ézék 40–46) d'où coule une source vivifiante (Jean 7.38; 19.34; Apoc 22.1-3 ; comparer Ézék 47). Au Moyen Âge, Ézékiel est considéré comme le précurseur de Jean. L'image des ossements revivifiés (Ézék 37) a marqué les théologiens et les artistes, juifs et chrétiens, qui ont médité sur la résurrection des morts. La synagogue de Doura Europos (en Syrie, aux 2e–3e siècles de notre ère) nous a gardé des fresques majestueuses de cet épisode.
La crise grave traversée par le peuple se révèle finalement bénéfique. Pour lui et pour nous. Avec le prophète Jérémie dont il est un contemporain (mais qu'il n'a pas connu), Ézékiel parle de la nouvelle alliance. Nous sommes invités à redécouvrir que le Seigneur s'engage comme jamais. Il vient vers son peuple, le sauve, lui promet le bonheur. La nouvelle alliance trouvera son expression parfaite en Jésus Christ, car Jésus est Dieu à nos côtés et il appelle à changer nos cœurs.
Une idée-force du livre est la responsabilité personnelle de nos actes. Nos choix sont décisifs. « Moi, le Seigneur Dieu, je ne veux la mort de personne. Détournez-vous du mal et vivez ! » (18.32). L'appel retentit aussi bien dans le judaïsme le jour du Grand pardon (le Yom Kippour) que dans le christianisme lors du temps liturgique de Carême, marqué par le jeûne et l'abstinence, où l'on se prépare à fêter Pâques.
Pour aller plus loin
La vision initiale du Seigneur en gloire accumule les traits poétiques : un char étincelant, quatre animaux extraordinaires, un mouvement étrange des roues, du cristal, des grondements, etc. Ézékiel nous transmet une expérience particulière de relation avec le divin (mystique). Le texte a inspiré un courant spirituel juif appelé merkaba (“chariot” en hébreu) désireux d'entrer dans la splendeur de Dieu. Il se développe à partir des 5e et 6e siècles de notre ère. Mais il apparaît bien avant, par exemple dans des passages du livre apocryphe d'Hénok, ou dans des chants de louange retrouvés à Qumrân et destinés à la piété des Juifs de cette communauté. Le récit de la vision de Paul peut y être rattaché (2 Cor 12.1-4) ainsi que la liturgie divine de l'Apocalypse autour du trône divin (Apoc 4.6-9).

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