2 Corinthiens Introduction
Introduction
La Première lettre aux Corinthiens répondait à des tensions à l'intérieur de la communauté de Corinthe. Dans la Deuxième lettre, Paul affronte des attaques personnelles. Alors il se tourne vers la croix de Jésus et la vie dans l'Esprit saint. C'est ce qui donne sens à son service dans l'Église, à la fois engagement total de lui-même et accueil de la grâce de Dieu.
L'essentiel
Dans la salutation initiale, Paul laisse entendre qu'il sort de graves dangers. Il bénit Dieu qui l'a réconforté et remercie les Corinthiens de leurs prières (1.1-11).
Puis, dans un premier développement, il en vient à ses difficultés avec eux (1.12–7.16). Il définit quel est son service (ou « ministère ») d'apôtre de Jésus Christ. Cela explique sa sévérité dans une précédente lettre (que nous n'avons pas) ; comme cette lettre a eu un résultat positif, il s'en réjouit. D'ailleurs Tite a joué les intermédiaires efficaces pour réconcilier les Corinthiens avec Paul.
Le deuxième développement concerne une collecte en faveur des chrétiens de Judée (8–9). Toute générosité a sa source dans le don que Jésus Christ a fait de sa vie.
Le dernier développement adopte un ton plus polémique et par moments douloureux (10.1–13.10). Certains accusent Paul d'être une sorte de faux apôtre. Il se défend avec vigueur, dévoilant une part de son intimité avec le Christ.
La lettre s'achève sur une brève conclusion fraternelle (13.11-13).
Les développements sont indépendants les uns des autres et la plupart des biblistes pensent que nous avons là un regroupement de plusieurs lettres ou fragments de lettres écrites dans les années 55-58 de notre ère (2 Cor 8–9 réunirait même des extraits de deux lettres complémentaires). Le regroupement est justifié par ce que Paul dit de son « ministère ».
Il est « apôtre de Jésus Christ » (1.1). Tout ce qu'il entreprend vient de sa relation au Christ. Ainsi, il fonde son appel à la collecte sur la générosité du Christ. Plus largement, c'est la croix du Christ qui est le cœur de l'Évangile, de la vie des Corinthiens, de sa propre vie, à lui, Paul. Elle justifie la peine prise, les dangers traversés, ses limites et ses maladresses (ses opposants lui reprochent de ne pas savoir bien parler 10.10). Il pourrait se vanter de ses expériences spirituelles intenses mais il préfère citer une parole du Christ entendue dans un moment difficile. À une prière douloureuse qui n'a pas été exaucée, la réponse a été : « Ma grâce te suffit ! Ma puissance s'accomplit au sein de la faiblesse » (12.9).
Nous ignorons quel a été l'impact des divers propos ici rassemblés. Mais le fait qu'ils aient été gardés puis transmis laisse entendre qu'ils ont touché. Ce que Paul dit de son « ministère » mérite d'être relu par toute personne chargée d'un service dans l'Église : il doit être exercé très humblement et il a pour objet de mener à la réconciliation que Dieu a effectuée dans le Christ. La manière qu'a Paul de tout recentrer sur la croix du Christ nous rejoint non seulement dans nos réussites mais aussi dans nos échecs et nos propres épreuves.
Pour aller plus loin
La lettre est mise sous l'autorité de Paul et de Timothée. De plus, il est question plusieurs fois de Tite. Timothée et Tite représentent peut-être l'ensemble des collaborateurs de l'apôtre (dont Silas, nommé en 2 Cor 1.19). Ils sont Grecs et c'est Paul qui leur a fait connaître l'Évangile. Timothée a été chargé de missions délicates à Thessalonique (1 Thess 3.2) et à Corinthe (1 Cor 4.17; 16.10). À Corinthe, Tite l'a relayé, assurant un rôle de messager entre la communauté et Paul. De plus, il a reçu mission d'organiser la collecte (2 Cor 7.6; 8.6). Paul n'a jamais travaillé seul. Considérés par la tradition chrétienne comme des responsables de communauté, Timothée à Éphèse et Tite en Crète, ils seront les destinataires de lettres dites « pastorales ».
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