1 Timothée Introduction
Introduction
La lettre est adressée non pas à une Église locale (Thessalonique, Philippes, Corinthe, etc.) mais à un responsable d'Église, ici Timothée, connu pour être un proche collaborateur de Paul.
L'essentiel
Après la salutation d'usage (1.1-2), une première partie regroupe divers points d'attention mais aussi de prière de reconnaissance portant sur la vie de la communauté et le rôle de ses responsables (1.3–3.16). La seconde partie donne des conseils à Timothée pour qu'il soit en tout un bon serviteur de Jésus Christ (4.1–6.19). La lettre se termine sur une ultime parole d'encouragement (6.20-21).
Les dernières phrases résument la double mission de Timothée : garder soigneusement l'enseignement de la foi et combattre tout ce qui le met en danger.
En effet, de fausses doctrines sont en train de se répandre. Mélanges d'idées juives et grecques, elles soutiennent que le monde matériel est mauvais et qu'on ne peut atteindre le salut que par une pseudo-science réservée aux initiés. De plus, elles recommandent des pratiques d'ascèse contestables ainsi que le rejet du mariage. Il est de la responsabilité de Timothée d'endiguer les excès et de rappeler la vérité de la foi en Jésus Christ.
La lettre est qualifiée de « pastorale » car elle s'adresse au responsable d'une Église, à son « pasteur » – rôle qui demande de grandes qualités humaines (3.1-12). Outre sa mission d'enseignant, Timothée doit veiller au bon déroulement du culte, aux relations entre personnes jeunes et âgées, à la situation des esclaves, au rôle des veuves et des « anciens ». La communauté est ouverte : sa prière est aux dimensions de l'univers (2.1). Les conseils donnés sont certes liés à leur époque, il faut néanmoins les laisser interroger la nôtre.
Il est difficile de dater la lettre. L'image de l'Église qui ressort renvoie à une communauté bien organisée qui s'installe dans la durée – la venue glorieuse du Seigneur n'est plus attendue dans l'immédiat. C'est pourquoi certains biblistes pensent qu'elle est due non pas à Paul mais à un disciple de la fin du 1er siècle qui veut s'inscrire dans la fidélité à son message. Quoi qu'il en soit, la mise en garde contre les déviations spirituelles et l'insistance sur la pluralité des responsabilités demandent à être entendues aujourd'hui encore.
Pour aller plus loin
La Première lettre à Timothée donne un beau témoignage de l'organisation d'une Église. La tradition chrétienne fera d'ailleurs de Timothée le responsable de l'Église d'Éphèse (voir 1.3). La charge est évoquée à côté de celle des diacres (3.1-13). « Diacre » vient du mot grec diakonos (serviteur) et « responsable » du mot épiscopos (littéralement “surveillant”, ce qui a donné « épiscopat » et « évêque »). Le groupe des veuves et celui des anciens jouent également un rôle, mais nous ignorons lequel. Dans la lignée des assemblées juives, celui des anciens devait être de l'ordre du conseil, de la sagesse, de l'assistance (le grec presbuteros, “ancien”, a donné le mot « prêtre » mais il n'a alors rien de cultuel). Il revient dans la Lettre à Tite.
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