1 Maccabées Introduction
Introduction
Le Premier livre des Maccabées raconte le soulèvement des habitants de la Judée contre le pouvoir grec installé à Antioche de Syrie (2e siècle avant J.-C.). Son titre vient du surnom du principal héros, Judas (en hébreu, “Maccabée” renvoie à la force d'un marteau). Après la mort de Judas, ses frères Simon et Jonatan l'ont fièrement repris.
En français, le mot « maccabée » désigne un cadavre. Cela vient du nombre important de morts signalés dans le livre.
L'essentiel
Le livre se veut historique. Il est la traduction grecque d'un original hébreu très tôt perdu. Il part d'Alexandre le Grand pour couvrir la période qui va de 175 à 134 avant J.-C. Il insiste sur Antiochus IV Épiphane qui a voulu imposer aux Juifs la religion et la façon de vivre des Grecs.
Le prologue raconte comment la brutalité de cette politique provoque la révolte du prêtre Mattatias et de ses fils Judas, Simon et Jonatan (1–2). La première partie est consacrée aux victoires militaires de Judas Maccabée (3.1–9.22). Deux épisodes ressortent : la remise en état du temple de Jérusalem (4.36-59) et la victoire sur le général Nicanor (7.26-50), tous deux célébrés par l'institution d'une fête. Judas meurt au combat et son frère Jonatan prend la relève, usant des armes et de la diplomatie (9.23–12.52). Nommé grand-prêtre, il est assassiné par un général syrien. Dans la troisième partie, Simon arrache enfin l'indépendance de la Judée (13.1–16.24). Lui aussi est assassiné. Son fils Jean Hyrcan lui succède.
Le Premier livre des Maccabées est dû à un historien qui a vécu sous Jean Hyrcan, roi et grand prêtre de 134 à 104 avant J.-C. Il a le souci d'en honorer la famille. L'ouvrage, rédigé au plus tard vers 100 avant J.-C., est précieux pour reconstituer l'histoire d'Israël en ces années troublées. Il permet d'éclairer de nombreuses allusions plus ou moins voilées dans les visions du livre de Daniel (Dan 7–12) ou bien l'arrière-plan du livre de Judith. Comme ces ouvrages – et comme le livre d'Esther – il pose la question toujours actuelle de l'attitude à adopter par les croyants dans un monde qui rejette leur foi : la violence des armes ? la soumission ? la prière ? Le Deuxième livre des Maccabées met en avant le martyre, c'est-à-dire mourir pour ses convictions et en témoigner. La Première lettre de Pierre invitera à imiter le Christ souffrant.
Le livre n'a pas été retenu par les rabbins dans la liste de leurs Écritures saintes. Mais Judas Maccabée est un héros populaire et, chaque année, aujourd'hui encore, Hannouca, la fête juive des lumières (en décembre), commémore la « dédicace » du temple, c'est-à-dire l'inauguration de la reprise du culte.
Le Premier livre des Maccabées fait partie des livres de l'ancienne version grecque de la Bible dite « Septante ». Il n'est pas repris dans la Bible hébraïque. Présent dans les Bibles catholiques et orthodoxes, il n'est pas intégré dans la plupart des Bibles protestantes (voir La Bible, son unité, sa formation, son texte).
Pour aller plus loin
Comme les historiens de l'époque, l'auteur varie sa manière d'écrire (sa prose laisse place à quelques morceaux poétiques), il fait l'éloge de ses héros et met dans leur bouche de beaux discours. En même temps, il imite le style des anciens livres historiques de Samuel et des Rois – manière de dire que, des siècles après Josué ou David, Dieu continue de protéger son peuple. Une chose étonne : Dieu n'est jamais nommé (ici, il a parfois été mentionné pour la clarté du propos). Par contre sa « Loi » est explicitement au centre du récit : c'est elle qui est méprisée au début du livre par la culture grecque, c'est pour elle que les Juifs se soulèvent et qu'ils meurent, dans l'espérance de voir se réaliser les promesses divines.
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