Mon fils, si tu t’es porté garant des dettes de ton prochain,
si tu t’es engagé pour autrui en topant dans la main,
si tu t’es laissé prendre au piège par tes promesses,
si tu es prisonnier de tes propres paroles,
alors, vite, mon fils, fais ce que je te dis pour te désengager,
car tu t’es livré toi-même au pouvoir d’autrui :
va, humilie-toi devant le créancier, insiste auprès de lui,
n’accorde ni sommeil à tes yeux,
ni assoupissement à tes paupières ;
dégage-toi comme la gazelle du piège tendu,
comme l’oiseau du filet de l’oiseleur.
Toi qui es paresseux, va donc voir la fourmi,
observe son comportement et tu apprendras la sagesse.
Elle n’a ni commandant,
ni contremaître, ni chef.
Durant l’été, elle prépare sa nourriture,
au temps de la moisson, elle amasse ses provisions.
Et toi, paresseux, combien de temps vas-tu rester couché ?
Quand donc sortiras-tu de ton sommeil pour te lever ?
« Je vais faire juste un petit somme, dis-tu, juste un peu m’assoupir,
rien qu’un peu croiser les mains et rester couché un instant. »
Mais pendant ce temps, la pauvreté s’introduit chez toi comme un rôdeur,
et la misère comme un pillard.