A qui donc pourrais-je comparer les gens de notre temps ? A qui ressemblent-ils ? Ils sont comme des enfants assis sur la place du marché qui se crient les uns aux autres :
Quand nous avons joué de la flûte,
vous n’avez pas dansé !
Et quand nous avons chanté des airs de deuil,
vous ne vous êtes pas mis à pleurer !
En effet, Jean-Baptiste est venu, il ne mangeait pas de pain, il ne buvait pas de vin. Qu’avez-vous dit alors ? « Il a un démon en lui ! ».
Le Fils de l’homme est venu, il mange et boit, et vous vous écriez : « Cet homme ne pense qu’à faire bonne chère et à boire du vin, il est l’ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs notoires. »
Cependant, la sagesse de Dieu est reconnue comme telle par ceux qui la reçoivent.
Un pharisien invita Jésus à manger. Jésus se rendit chez lui et se mit à table. Survint une femme connue dans la ville pour sa vie dissolue. Comme elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre rempli de parfum. Elle se tint derrière lui, à ses pieds. Elle pleurait ; elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus ; alors elle les essuya avec ses cheveux et, en les embrassant, elle versait le parfum sur eux.
En voyant cela, le pharisien qui l’avait invité se dit : Si cet homme était vraiment un prophète, il saurait quelle est cette femme qui le touche, que c’est quelqu’un qui mène une vie dissolue.
Jésus lui répondit à haute voix : Simon, j’ai quelque chose à te dire.
– Oui, Maître, parle, répondit le pharisien.
– Il était une fois un prêteur à qui deux hommes devaient de l’argent. Le premier devait cinq cents pièces d’argent ; le second cinquante. Comme ni l’un ni l’autre n’avaient de quoi rembourser leur dette, il fit cadeau à tous deux de ce qu’ils lui devaient. A ton avis, lequel des deux l’aimera le plus ?
Simon répondit : Celui, je suppose, auquel il aura remis la plus grosse dette.
– Voilà qui est bien jugé, lui dit Jésus.
Puis, se tournant vers la femme, il reprit : Tu vois cette femme ? Eh bien, quand je suis entré dans ta maison, tu ne m’as pas apporté d’eau pour me laver les pieds; mais elle, elle me les a arrosés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas accueilli en m’embrassant, mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a cessé de couvrir mes pieds de baisers. Tu n’as pas versé d’huile parfumée sur ma tête, mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. C’est pourquoi je te le dis : ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, c’est pour cela qu’elle m’a témoigné tant d’amour. Mais celui qui a eu peu de choses à se faire pardonner ne manifeste que peu d’amour !
Puis il dit à la femme : Tes péchés te sont pardonnés.
Les autres invités se dirent en eux-mêmes : « Qui est donc cet homme qui ose pardonner les péchés ? »
Mais Jésus dit à la femme : Parce que tu as cru en moi, tu es sauvée ; va en paix.