Alors elle lui dit : Comment peux-tu prétendre que tu m’aimes alors que tu ne me fais pas confiance ! Voilà trois fois que tu t’es moqué de moi et que tu as refusé de m’indiquer d’où venait ta force extraordinaire.
Tous les jours, elle le harcelait par ses paroles et le poussait à bout par ses instances. Excédé à en mourir, il finit par lui révéler son secret.
– Jamais encore, lui dit-il, mes cheveux et ma barbe n’ont été coupés, car j’ai été consacré à Dieu dès le sein maternel. Si l’on me rasait la tête, ma force m’abandonnerait et je deviendrais comme n’importe quel autre homme.
Dalila comprit qu’il lui avait révélé son secret. Elle fit prévenir les princes des Philistins en leur disant : Venez, car cette fois-ci, il m’a dit son secret.
Ils se rendirent chez elle avec l’argent promis. Elle endormit Samson sur ses genoux, puis appela un homme pour lui couper les sept tresses de sa tête. Ainsi elle commença à le maîtriser, car il perdit sa force. Puis elle cria : Samson ! Les Philistins t’attaquent !
Il se réveilla de son sommeil et se dit : Je m’en tirerai comme les autres fois et je me dégagerai !
Mais il ne savait pas que l’Eternel s’était détourné de lui. Les Philistins se saisirent de lui et lui crevèrent les yeux, puis ils l’emmenèrent à Gaza, le ligotèrent avec une double chaîne de bronze, et lui firent tourner la meule à grain dans la prison.
Après avoir été rasés, ses cheveux commencèrent à repousser. Les princes des Philistins s’assemblèrent pour offrir un sacrifice important à Dagôn leur dieu et pour se livrer aux réjouissances. Ils disaient :
C’est notre Dieu ╵qui a livré ╵entre nos mains ╵notre ennemi : Samson.
Quand le peuple le vit, il loua son dieu en disant :
C’est notre Dieu ╵qui a livré ╵entre nos mains ╵notre ennemi
qui ravageait ╵notre pays
et qui a fait ╵tant de victimes parmi nous.
Comme ils étaient en joie, ils s’écrièrent : Appelez Samson, qu’il nous divertisse !
Ils firent sortir Samson de la prison et il dut se livrer à des pitreries devant eux, puis ils le placèrent entre les colonnes du bâtiment. Alors Samson demanda au jeune homme qui le conduisait par la main : Guide-moi ! Fais-moi toucher les colonnes qui soutiennent l’édifice pour que je puisse m’y appuyer.
Or, le bâtiment était rempli d’hommes et de femmes ; tous les princes des Philistins s’y trouvaient et, sur la terrasse, il y avait trois mille personnes environ, hommes et femmes, qui regardaient Samson les amuser. Samson pria l’Eternel et dit : Seigneur Eternel ! Je te prie, interviens en ma faveur ! Rends-moi ma force, une dernière fois, ô Dieu, pour que je me venge en une fois des Philistins pour la perte de mes deux yeux !
Il toucha les deux colonnes centrales qui soutenaient l’édifice et s’arc-bouta contre elles, de la main droite contre l’une et de la main gauche contre l’autre. Puis il dit : Que je meure avec les Philistins !
Puis il poussa de toutes ses forces, et le bâtiment s’écroula sur les princes et sur toute la foule qui s’y trouvait. Ainsi il fit périr plus de monde par sa mort que de son vivant. Ses frères et tous les siens descendirent pour emporter son corps et pour l’ensevelir entre Tsorea et Eshtaol dans le tombeau de Manoah, son père. Il avait été chef en Israël pendant vingt ans.