Malheur à vous ╵qui courez de bonne heure
après les boissons enivrantes
et qui vous attardez, le soir, ╵excités par le vin !
Des lyres et des luths, ╵des tambourins, des flûtes
animent vos festins ╵où le vin coule à flots.
Mais vous n’avez pas un regard ╵pour ce que l’Eternel a fait,
et vous ne voyez pas ╵l’œuvre qu’il accomplit.
Voilà pourquoi mon peuple ╵s’en ira en exil,
car il n’a rien voulu savoir.
Ses notables mourront de faim
et la population de soif.
C’est pourquoi le séjour des morts ╵fera gonfler sa gorge
et, démesurément, ╵élargira sa bouche.
Les dignitaires de la ville ╵et sa foule bruyante ╵y descendront ensemble
et leur joyeux tumulte ╵s’en ira avec eux.
C’est pourquoi tous les hommes ╵devront courber le dos,
ils seront humiliés
et tous les orgueilleux ╵devront baisser les yeux.
Le Seigneur des armées célestes ╵montrera sa grandeur ╵en instaurant le droit,
le Dieu saint manifestera ╵sa sainteté par la justice.
Dans la ville ruinée, ╵des agneaux brouteront ╵comme en leur pâturage,
et des chevreaux ╵brouteront sur les ruines ╵des demeures des riches.
Malheur à vous ╵qui traînez le péché ╵derrière vous ╵avec les cordes du mensonge,
et qui tirez la faute ╵comme les traits d’un attelage !
Oui, vous qui dites : ╵« Que Dieu se presse donc
d’accomplir son ouvrage
pour que nous le voyions !
Et qu’elle arrive, ╵la réalisation
des projets du Saint d’Israël,
afin que nous les connaissions. »
Malheur à vous ╵qui nommez le mal bien
et le bien mal,
vous qui changez ╵les ténèbres en lumière,
la lumière en ténèbres,
vous qui changez ╵l’amertume en douceur
et la douceur en amertume.
Malheur à vous ╵qui vous prenez pour sages
et vous croyez intelligents !
Malheur à vous ╵qui êtes des héros
quand il s’agit de consommer du vin,
et des champions ╵pour vous gorger d’alcool ;
qui, pour un pot-de-vin, ╵acquittez le coupable
et qui privez le juste ╵du droit qui lui est dû.
Voilà pourquoi ╵vous serez consumés ╵comme un fétu de paille ╵dévoré par la flamme
et comme une herbe sèche ╵engloutie par le feu.
Oui, vos racines pourriront,
votre fleur sera emportée ╵comme de la poussière,
puisque vous avez rejeté ╵la Loi de l’Eternel, ╵du Seigneur des armées célestes,
et avez méprisé ╵ce qu’a dit le Saint d’Israël.
Voilà pourquoi ╵l’Eternel s’est mis en colère ╵contre son peuple,
et a porté la main sur lui ╵pour le frapper :
les montagnes sont ébranlées,
et les cadavres sont ╵pareils à des ordures ╵qui traînent dans les rues ;
mais malgré tout cela, ╵son courroux ne s’apaise pas,
sa main reste levée.
L’Eternel dresse un étendard ╵pour des peuples lointains,
il siffle pour les appeler ╵du bout du monde.
Les voici qui arrivent ╵d’un pas prompt et léger.
Personne parmi eux ╵ne connaît la fatigue, ╵personne ne chancelle,
personne ne somnole ╵et nul n’est endormi.
Nul n’a son ceinturon ╵dénoué de ses hanches,
les lanières de leurs sandales ╵ne sont pas déchirées.
Leurs flèches sont aiguës,
et tous leurs arcs tendus,
les sabots des chevaux ╵sont comme du silex
et les roues de leurs chars ╵sont comme un ouragan.
Quand ils rugissent, ╵on croirait des lions,
et leurs rugissements ╵rappellent ceux des lionceaux.
Ils grondent et saisissent ╵leur proie pour l’emporter,
personne ne peut la leur arracher.
En ce jour-là, ╵retentira contre eux ╵un grondement pareil
à celui de la mer.
On regardera le pays :
on n’y verra que des ténèbres ╵et une grande angoisse ;
la lumière sera voilée ╵par d’épaisses nuées.