Le surlendemain, quelqu'un informa Laban de la fuite de Jacob. Laban emmena des gens de sa maison et poursuivit Jacob pendant sept jours. Il le rattrapa dans les monts de Galaad. Mais, pendant la nuit, Dieu apparut à Laban l'Araméen dans un rêve et lui dit: «Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob.»
Quand Laban rejoignit Jacob, celui-ci avait planté sa tente dans les monts de Galaad. Laban et ses gens firent de même. Laban interpella Jacob: «Qu'as-tu fait là? Tu m'as trompé en emmenant mes filles comme des prisonnières de guerre. Pourquoi t'es-tu enfui en cachette et m'as-tu ainsi trompé? Si tu m'avais prévenu, je t'aurais accompagné au milieu de chants joyeux, au son du tambourin et de la lyre. Mais tu ne m'as même pas laissé embrasser mes filles et mes petits-enfants. Vraiment tu as agi comme un insensé. J'ai les moyens de vous faire du mal, mais le Dieu de ton père m'a dit la nuit dernière: “Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob.” Bien, tu es parti parce que tu étais impatient de rentrer chez ton père. Mais pourquoi m'as-tu volé mes dieux?» Jacob répondit à Laban: «J'ai eu peur et je me suis dit: “Il ne faut pas qu'il m'enlève ses filles.” Maintenant, si tu trouves tes dieux chez l'un des miens, celui-ci ne restera pas en vie. En présence de nos gens, reconnais tout ce qui, chez moi, est à toi et emporte ce qui t'appartient.» En effet, Jacob ignorait que Rachel s'était approprié les idoles familiales.
Laban fouilla les tentes de Jacob, de Léa et des deux servantes, mais il ne trouva rien. En sortant de la tente de Léa, il entra dans celle de Rachel. Or c'était Rachel qui avait pris les idoles; elle les avait placées dans une grande selle de chameau et elle s'était assise dessus. Laban fouillait toute la tente sans rien trouver. Rachel dit à son père: «Mon père, ne te fâche pas si je ne peux pas me lever devant toi; je suis indisposée.»
Malgré ses recherches, Laban ne trouva pas les idoles. Jacob se mit en colère et adressa des reproches à Laban. Il lui dit: «Quelle faute, quel crime ai-je commis pour que tu t'acharnes à me poursuivre? Tu as examiné toutes mes affaires. As-tu trouvé un seul objet venant de chez toi? Montre-le à mes gens et aux tiens, et qu'ils jugent entre nous deux. J'ai passé vingt ans chez toi; jamais tes brebis ou tes chèvres n'ont avorté, et jamais je n'ai mangé les béliers de ton troupeau. Jamais je ne t'ai rapporté une bête tuée par les animaux sauvages, j'en ai supporté moi-même la perte. Tu me réclamais les bêtes volées, qu'elles aient été dérobées le jour ou la nuit. Le jour je souffrais de la chaleur et la nuit du froid, au point de ne pouvoir trouver le sommeil. J'ai accepté de passer vingt ans chez toi: j'ai travaillé chez toi quatorze ans pour épouser tes deux filles et six ans pour acquérir du bétail, mais toi, tu as changé dix fois mon salaire. Si le Dieu de mon grand-père Abraham, le Dieu qui faisait trembler mon père Isaac, ne m'avait pas aidé, tu m'aurais laissé repartir les mains vides. Mais Dieu a vu mon humiliation et le dur travail que j'ai accompli; la nuit dernière il s'est prononcé en ma faveur.»