La moitié de la semaine de fête était déjà passée, quand Jésus alla au Temple et se mit à enseigner. Les Juifs en étaient tout étonnés et se demandaient : Comment peut-il connaître à ce point les Ecritures, sans avoir jamais étudié ?
Jésus leur répondit : Rien de ce que j’enseigne ne vient de moi. J’ai tout reçu de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un est décidé à faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra bien si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de ma propre initiative. Celui qui parle en son propre nom recherche sa propre gloire. Mais si quelqu’un vise à honorer celui qui l’a envoyé, c’est un homme vrai ; il n’y a rien de faux en lui. Moïse vous a donné la Loi, et pourtant, aucun de vous ne fait ce qu’elle ordonne ! Pourquoi cherchez-vous à me tuer ?
– Tu as un démon en toi ! lui cria la foule. Qui est-ce qui veut te tuer ?
Jésus reprit la parole et leur dit : Il a suffi que je fasse une œuvre pour que vous soyez tous dans l’étonnement. Réfléchissez : Moïse vous a donné l’ordre de pratiquer la circoncision, rite qui ne vient d’ailleurs pas de Moïse, mais des patriarches. Or, cela ne vous dérange pas de circoncire quelqu’un le jour du sabbat. Eh bien, si on circoncit un garçon le jour du sabbat pour respecter la Loi de Moïse, pourquoi donc vous indignez-vous contre moi parce que j’ai entièrement guéri un homme le jour du sabbat ? Cessez donc de juger selon les apparences, et apprenez à porter des jugements conformes à ce qui est juste.
En le voyant, quelques habitants de Jérusalem s’étonnaient : N’est-ce pas celui qu’ils veulent faire mourir ? Or, le voilà qui parle librement en public et personne ne lui dit rien ! Est-ce que, par hasard, nos autorités auraient reconnu qu’il est vraiment le Messie ? Pourtant, lui, nous savons d’où il est ; mais le Messie, quand il viendra, personne ne saura d’où il est.
Alors Jésus intervint d’une voix forte, et on l’entendit dans toute la cour du Temple : Vraiment ! Vous me connaissez et vous savez d’où je suis ! Sachez-le, je ne suis pas venu de ma propre initiative. C’est celui qui est véridique qui m’a envoyé. Vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, car je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé.
Alors plusieurs essayèrent de l’arrêter, et pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue. Cependant, beaucoup, parmi la foule, crurent en lui.
– Quand le Messie viendra, disaient-ils, accomplira-t-il plus de signes miraculeux que n’en a déjà fait cet homme-là ?
Ce qui se murmurait ainsi dans la foule au sujet de Jésus parvint aux oreilles des pharisiens. Alors les chefs des prêtres et les pharisiens envoyèrent des gardes du Temple pour procéder à son arrestation.
Jésus déclara : Je suis encore pour un peu de temps parmi vous. Ensuite je retournerai auprès de celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et vous ne pouvez pas aller là où je serai.
Sur quoi, ses auditeurs se demandèrent entre eux : Où va-t-il aller pour que nous ne le trouvions pas ? Aurait-il l’intention de se rendre chez les Juifs dispersés parmi les non-Juifs ? Voudrait-il peut-être même apporter son enseignement aux non-Juifs ? Que peut-il bien vouloir dire quand il déclare : « Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas ; et vous ne pouvez pas aller là où je serai » ?
Le dernier jour de la fête, le jour le plus solennel, Jésus se tint devant la foule et lança à pleine voix : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive. Car, comme le dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui . En disant cela, il faisait allusion à l’Esprit que devaient recevoir plus tard ceux qui croiraient en lui. En effet, à ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné parce que Jésus n’était pas encore entré dans sa gloire.
Dans la foule, plusieurs de ceux qui avaient entendu ces paroles disaient : Pas de doute : cet homme est bien le Prophète attendu.
D’autres affirmaient : C’est le Messie.
– Mais, objectaient certains, le Messie pourrait-il venir de la Galilée ? L’Ecriture ne dit-elle pas que le Messie sera un descendant de David et qu’il naîtra à Bethléhem, le village où David a vécu ?
Ainsi, le peuple se trouva de plus en plus divisé à cause de lui. Quelques-uns voulaient l’arrêter mais personne n’osa porter la main sur lui.
Les gardes du Temple retournèrent auprès des chefs des prêtres et des pharisiens. Ceux-ci leur demandèrent : Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ?
Ils répondirent : Personne n’a jamais parlé comme cet homme.