Au cours de la nuit, dans une vision, le secret fut révélé à Daniel. Alors celui-ci bénit le Dieu des cieux. Il dit :
Béni soit Dieu
dès maintenant et à toujours,
car à lui appartiennent ╵la sagesse et la force.
Il fait changer les temps ╵et modifie les circonstances,
il renverse les rois
et établit les rois,
il donne la sagesse aux sages
et, à ceux qui savent comprendre, ╵il accorde la connaissance.
Il dévoile des choses ╵profondes et secrètes,
il sait ce qu’il y a ╵dans les ténèbres,
et la lumière brille auprès de lui.
C’est toi, Dieu de mes pères,
que je célèbre et que je loue,
tu m’as rempli ╵de sagesse et de force
et tu m’as fait connaître ╵ce que nous t’avons demandé,
tu nous as révélé ╵ce que le roi demande.
Après cela, Daniel alla trouver Aryok, que le roi avait chargé de faire périr les sages de Babylone et il lui dit : Ne fais pas mourir les sages de Babylone. Introduis-moi en présence du roi et je lui révélerai l’interprétation de son rêve.
Alors Aryok s’empressa d’introduire Daniel auprès du roi et dit à celui-ci : J’ai trouvé parmi les déportés de Juda un homme qui donnera à Sa Majesté l’interprétation de son rêve.
Le roi s’adressa à Daniel, surnommé Beltshatsar, et lui demanda : Es-tu vraiment capable de me révéler le rêve que j’ai eu et de m’en donner l’interprétation ?
Daniel s’adressa au roi et lui dit : Le secret que Sa Majesté demande, aucun sage, aucun magicien, aucun mage, aucun astrologue n’est capable de le lui faire connaître. Mais il y a, dans le ciel, un Dieu qui révèle les secrets ; et il a fait savoir au roi Nabuchodonosor ce qui doit arriver dans les temps à venir. Eh bien, voici ce que tu as rêvé et quelles sont les visions que tu as eues sur ton lit : pendant que tu étais couché, ô roi, tu t’es mis à penser à l’avenir. Alors celui qui révèle les secrets t’a fait connaître ce qui doit arriver. Quant à moi, ce n’est pas parce que je posséderais une sagesse supérieure à celle de tous les autres hommes que ce secret m’a été révélé, mais c’est afin que l’interprétation en soit donnée au roi et que tu comprennes ce qui préoccupe ton cœur.
Voici donc, ô roi, la vision que tu as eue : tu as vu une grande statue. Cette statue était immense, et d’une beauté éblouissante. Elle était dressée devant toi et son aspect était terrifiant. La tête de cette statue était en or pur, la poitrine et les bras en argent, le ventre et les hanches en bronze, les jambes en fer, les pieds partiellement en fer et partiellement en argile. Pendant que tu étais plongé dans ta contemplation, une pierre se détacha sans l’intervention d’aucune main, vint heurter la statue au niveau de ses pieds de fer et d’argile, et les pulvérisa. Du même coup furent réduits ensemble en poussière le fer, l’argile, le bronze, l’argent et l’or, et ils devinrent comme la bale de blé qui s’envole de l’aire en été ; le vent les emporta sans en laisser la moindre trace. Quant à la pierre qui avait heurté la statue, elle devint une immense montagne et remplit toute la terre.
Voilà ton rêve. Quant à ce qu’il signifie, nous allons l’exposer au roi. Toi, ô roi, tu es le roi des rois, à qui le Dieu des cieux a donné la royauté, la puissance, la force et la gloire. Dieu a placé sous ton autorité les hommes, les bêtes sauvages et les oiseaux en quelque lieu qu’ils habitent. Il t’a donné la domination sur eux tous. C’est toi qui es la tête d’or. Après toi surgira un autre empire, moins puissant que le tien, puis un troisième représenté par le bronze, qui dominera toute la terre. Un quatrième royaume lui succédera, il sera dur comme le fer ; comme le fer pulvérise et écrase tout et le met en pièces, ainsi il pulvérisera et mettra en pièces tous les autres royaumes. Et si tu as vu les pieds et les orteils partiellement en argile et partiellement en fer, cela signifie que ce sera un royaume divisé ; il y aura en lui quelque chose de la dureté du fer, selon que tu as vu le fer mêlé à la terre cuite. Mais comme les orteils des pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile. Que tu aies vu le fer mêlé de terre cuite, cela signifie que les hommes chercheront à s’unir par des alliances, mais ils ne tiendront pas ensemble, pas plus que le fer ne tient à l’argile.
A l’époque de ces rois-là, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la souveraineté ne passera pas à un autre peuple ; il pulvérisera tous ces royaumes-là et mettra un terme à leur existence, mais lui-même subsistera éternellement.