Puis ils se dirent : « Allons ! Au travail pour bâtir une ville, avec une tour dont le sommet touche au ciel ! Ainsi nous deviendrons célèbres, et nous éviterons d'être dispersés sur toute la surface de la terre. »
La propagation du mal se trouve désormais amplifiée aux dimensions d'une entreprise collective. Les hommes construisent une tour pour s'assurer l'accès au ciel, donc la réalisation de leur vieux rêve : devenir les égaux de Dieu (3.5), et se rendre célèbres par un exploit technique et religieux. Ils veulent ainsi se fabriquer leur propre identité, et se coaliser dans un même désir de puissance. Ce projet menace de niveler la diversité et la liberté des peuples et des cultures, soulignées au chapitre précédent.
Dieu met fin à ce rêve fou et dangereux. Le nom de Babel est proche du verbe hébreu signifiant « mettre le désordre ». En fait, Babel (Babylone) signifie « Porte du dieu », mais l'auteur biblique préfère l'idée de dispersion et de diversification.